Le pied de tomates qui avait l'encéphalogramme plat

Etre pied de tomates n'interdit pas de jouer avec les proverbes. Et quelle introduction pour annoncer  mon candidat officiel pour la place de roi ! Si la monarchie n'est pas actuellement envisagée, il n'en reste pas moins qu'il faut s'y préparer et d'avoir déjà un élu fera gagner du temps.

La technique du ballon d'essai existe depuis bien avant mes premières racines. Elle consiste à présenter sous une forme ou une autre un texte, d'observer les premières réactions et de se rétracter ensuite si d'aventure il passait mal en disant qu'on n'y croyait pas vraiment, qu'il a mal été compris. La dernière performance en date est toute fraîche, c'est celle de l'ignoble Frédéric Lefèbvre. Il présente un amendement sur le travail pendant les arrêts maladie et autres congés maternité. Tollé (heureusement), le gouvernement annonce qu'il est contre cet amendement. Non mais on rêve. Monsieur Lefèbvre serait-il soudainement devenu autre chose que la voix de son Maître ?

Il a beau vouloir réduire mes fruits en rondelles ou en sauce, j'aimebien Jean-Pierre, le Coffe de la télévision, celui qui s'étranglait à force de dénoncer la mal bouffe, celui qui caressait les bons produits avec l'oeil humide et de la tendresse plein la voix. Et puis, je l'ai vu un jour chez le gentil Drucker conseiller aux pauvres de manger des têtes de poissons, que ce n'était pas cher mais plein de chair, délicieuse. A se demander pourquoi les riches n'en mangent-ils pas plus souvent... Et puis, je l'ai vu sur des affiches en quatre par trois vanter les mérites d'un hard discount, Leader Price, avec lequel il voudrait combattre la vie chère ou un truc comme ça et tant pis s'il crâme son âme pour un peu de pognon à faire l'apologie de ce que soi disant il avait toujours détesté, la bouffe cheap et de mauvaise qualité. Vive le pognon ! Vive Coffe ! Je l'aime encore plus.

Ca me le coupe (le pied) ça me laisse sans voix, ça m'agace, ça m'exaspère. Deux poids, deux mesures. Pourquoi est-il parfaitement admis de se moquer des chrétiens alors qu'il est strictement interdit de le faire des juifs, des musulmans ou des Corses ? Et pourquoi ne se moque-t-on jamais des athées ? Il y aurait pourtant à redire sur leur suffisance et autre condescendance insupportable à l'égard des croyants. Quand aux agnostiques, ils ne se mouillent pas, ce sont les Normands des religions, le genre p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non parfaitement insupportable. Le pied réclame le droit pour tous de se moquer de tout le monde, tout le temps.

Le pied propose de faire en sorte que vos ados de fils un peu difficiles soient recadrés strictement, ce dont souvent ils ont bien besoin, en les envoyant en Talibanie se faire sodomiser par les barbus pendant l'été. Le bon air des montagnes, le ludisme des Kalachnikovs, une pédagogie un peu rustre mais radicale au son monotone des sourates annonées tout au long du jour et de la nuit leur remettront les idées en place et c'est le corps sain dans un esprit malade mais cadrés qu'ils vous reviendront.

Autres temps, autres conséquences. Il y a une quarantaine d'année, un mouvement de grève comme celui qui s'essouffle actuellement eût été différent. Il aurait par exemple conduit à changer profondément la France. En bien ou en mal, ça on n'en sait rien mais il l'aurait changé. Quelle différence avec aujourd'hui ? Un gouvernement méprisant, les médias les plus suivis à la botte du pouvoir, un individualisme outrancier, un cocktail explosif, qui musèle les revendications les plus fortes. Par contre, j'estime que le gouvernement a des progrès à faire dans la gestion du timing. J'aurais aimé pouvoir écrire que les revendications avaient été tuées dans l'oeuf mais non, le gouvernement agit toujours par pourrissement de situation. Quel gâchis de temps ! Mieux vaut rester dans son pot et attendre le prochain arrosage.

Tout pied de tomates que je suis, je suis allé un peu vite pour annoncer qu'il fallait un roi à la France. Après réflexion et en tenant compte de remarques qui m'ont été faites, j'accepte le fait que le roi pourrait également être une reine. Voilà qui mérite réflexion... J'ai réfléchi. J'ai opté pour six héritiers potentiels pour le trône de France, trois hommes et trois femmes.

Chez les hommes :
- Dieudonné, mon favori,
- Harry Roselmak,
- Roger Bambuck, s'il n'est pas mort (je ne sais pas)

Chez les femmes :
- Miss Dominique,
- Audrey Pulvar,
- Marie-José Pérec

Tout pied de tomates que je sois, une petite idée, une ritournelle, une antienne, me trotte en tête depuis presque un lustre que j'existe, il faut un roi à La France éternelle. Ils se sont crus grands en 1789 quand ils chassèrent de leurs vies, pour toujours croyaient-ils, la royauté pour instaurer ce qui est maintenant une République, démocratique de surcroit. Qu'ils étaient présomptueux ! Qu'ils étaient aveugles ! Quelle bêtise n'avaient-ils pas commis et qui perdure encore ! Laisser se décider l'avenir d'une nation par des élus du peuple dont la stupidité n'a d'égal que l'arrogance et la vanité. Croire que le quidam qui se repaît de sport ou que la ménagère de moins de cinquante ans qui se nourrit de vies de stars est apte à évaluer ce qui sera bon pour le Pays est absurde et criminel. La démocratie n'a que trop vécu, vive la monarchie !

Hélas, le sang s'est tari, la source est viciée, les héritiers ne valent pas un pet de lapin et il ne faudra pas lorgner du côté des Comtes de Paris et consorts, fussent Henri ou Jean leur prénom, pour régénérer la nation, qui a tant besoin de sang neuf.

Le pied de tomates a une autre idée. Une idée anti-révolutionnaire au possible. Une idée qui fera la nique aux States. Aux Etats-Unis themselves. Une idée qui fera dire au peuple Français qu'on leur a mis bien profond, à ces tafioles d'Amerloques - pardonnez mon lyrisme mais je m'emporte.

Avant que de désigner le successeur, celui qui sauvera la France, je préfère attendre un peu, ne pas causer de choc. Mais le choix est évident et nombreux l'auront deviné avant que je ne le dévoile.

Le pot c'est lot du pied de tomates d'appartement. Depuis ce pot, je peux suivre quelques émissions de télévisions et quand le sort le permet de suivre les nouvelles du monde. Aujourd'hui, je regarde une émission bien connue de France 5, C dans l'air, consacrée au cannabis et à sa dépénalisation éventuelle. Je me sens concerné car je partage avec le cannabis l'art de vivre en pot. Contrairement à lui, personne ne veut me fumer mais je n'en nourris aucun grief. De plus, là n'est pas mon propos.

Les débats sont comme d'habitude intéressants et pourtant, je tique. Apparemment, il n'est pas possible d'aborder le sujet autrement qu'en parlant de santé. Si je tique c'est que cela ne me paraît pas du tout essentiel. Le phénomène n'est pas isolé car la santé est mise à toutes les sauces et je déteste cela. Pour ma part, je crois que la santé devrait, tout comme la religion être du registre du privé. Chacun devrait être libre de s'occuper ou de ne pas s'occuper de sa santé comme il l'entend. Bien sûr, c'est un point de vue égoïste mais à mon égoïsme j'oppose l'hypocrisie des politiques qui tentent de nous faire croire qu'ils sont sensibles à la santé publique alors qu'ils ne le sont qu'au coût que les problèmes de santé impliquent. Ne pas être en bonne santé coûte cher et c'est uniquement cela qui les importe. Je préfèrerais largement qu'ils soient honnêtes. Je rêve.

J'en reviens à mon débat. Je regrette que n'ait pas été abordé le véritable problème : le problème de l'économie parallèle qui permet à de nombreuses personnes de survivre. Que deviendraient tous ces petits dealers qui se tiennent tranquilles car ils peuvent survivre, juste survivre, grâce à leur petit trafic si le cannabis était légalisé ? Quelle épine dans le pied du gouvernement, comment s'occuper de tous ces gens qui n'auraient plus de ressources ! Et les risques en augmentation de larcins, d'émeutes...

Ah, mais je crois que ça y est, ils en parlent enfin.Trois mots et c'est tout. Décevant.